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'Tech Days Tunisia 2025'... La résilience digitale à l’ère de l’IA

Depuis le 18 novembre 2025, la Tunisie accueille la sixième édition des «Tech Days», un événement  qui se déroule simultanément à Tunis et à Sousse.

Ce rendez-vous technologique, placé sous le thème «Building Euromed Digital Resilience» (bâtir la résilience digitale dans l'espace Euromed), réunit plus de 80 clusters représentant une vingtaine de pays euro-méditerranéens.

Des rencontres B2B entre clusters, entreprises et acteurs de l’innovation sont au organisées durant cet événement qui se poursuit jusqu’au 21 novembre, avec un focus particulier sur l’intelligence artificielle, afin de stimuler l’émergence de nouvelles coopérations inter-méditerranéennes.

Souveraineté technologique

 Tarek Chérif, président de  d’ANIMA Investment Network et de CONECT International 

Tarek Chérif, président de  d’ANIMA Investment Network et de CONECT International, a insisté sur la nécessité d’une souveraineté technologique partagée «pour ne pas dépendre de pays, comme la Chine ou les États-Unis», d’où «le besoin de travailler ensemble entre pays», dit-il.

Il précise, à cet égard, que le réseau ANIMA œuvre pour cette souveraineté partagée, évoquant une nouvelle stratégie adoptée par les membres du réseau axée, entre autres, sur la transition digitale.

Chérif ajoute que ces «Tech Days» constituent une étape d’un ambitieux projet, visant à connecter les entreprises aux expertises et aux réseaux nécessaires pour accélérer cette transition.

Les clusters, levier  de compétitivité

 Aslan Ben Rejab, président de la CONECT 

De son côté, Aslan Ben Rejab, président de la CONECT, a indiqué que les «Tech Days 2025» sont une occasion pour réfléchir sur la manière de tirer profit de l’IA et des clusters, comme un levier de compétitivité, dans un cadre de partenariat euro-méditerranéen.

Il a mis en avant le rôle grandissant des clusters dans le développement économique, depuis plus de deux décennies.

Les clusters sont, en effet, devenus l’un des leviers les plus efficaces du développement économique moderne, estime-t-il, car ils rassemblent entreprises, chercheurs, incubateurs et institutions au sein d’un même écosystème.

Dans ces clusters, l’intensité des échanges crée des dynamiques impossibles à générer individuellement, assure-t-il.

Ben Rejab considère que les petites et moyennes entreprises (PEM), qui forment le cœur de l’économie tunisienne, devraient intégrer les clusters non pas par choix mais plutôt par nécessité, pour pouvoir peser dans un marché mondialisé, caractérisé par une concurrence de plus en plus  exigeante.

Les orientations du gouvernement tunisien

 Namia Ayadi, présidente de Tunisia Investment Authority (TIA) 

Quant à Namia Ayadi, présidente de Tunisia Investment Authority (TIA), elle a affirmé que la technologie, l'innovation et le rôle stratégique des clusters s'inscrivent pleinement dans les orientations du gouvernement tunisien, notamment dans le cadre du plan de développement 2026-2030.

Le  contexte actuel caractérisé par l’accélération de l’innovation, de l’IA et de la robotique, redéfinit les contours des économies des pays euro-méditerranéens, indique Namia Ayadi, qui considère que les clusters sont désormais «des structures déterminantes, capables d’attirer les talents, de stimuler l’investissement et de renforcer la souveraineté technologique».

Toujours dans le même sens, elle a souligné que la Tunisie, pionnière en Afrique dans la mise en place de pôles technologiques, a déjà développé des clusters performants dans des secteurs tels que la mécatronique ou l’aéronautique, tout en reconnaissant les défis persistants liés au foncier, au financement et à la rétention des talents.

Vision partagée entre les deux rives de la Méditerranée

 Anne Guéguen, ambassadrice de France en Tunisie 

Anne Guéguen, ambassadrice de France en Tunisie, a pour sa part salué «un grand rendez-vous méditerranéen de la Tech». Elle estime que «compétitivité et durabilité vont désormais de pair, tout comme performance et résilience».

Elle a insisté sur l’importance de renforcer les chaînes de valeur régionales dans le contexte actuel, affirmant que ces coopérations «servent nos intérêts réciproques et contribuent à la stabilité économique».

L’ambassadrice de France en Tunisie a, également, assuré que les entreprises européennes trouvent en Tunisie des ressources humaines qualifiées, une proximité culturelle et une position géographique stratégique; des atouts susceptibles de renforcer la coopération industrielle et numérique entre les deux rives de la méditerranée.

Chokri Lajmi

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